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PARCOURIR MON QUERCY
PARCOURIR MON QUERCY
  • Le Quercy avec sa rivière la Dordogne, est une des plus belles régions de France. J'exprime ici, ses diverses originalités , par sa beauté, son charme, ses nombreux sites classés et son tourisme. Il faut que je vous avoue que ma famille habite le Haut
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PARCOURIR MON QUERCY
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18 septembre 2011

Vie-Habitat en Quercy-Recherches.

         Confrontation du passé et du présent en Quercy.

  Cette confrontation du passé et du présent en Quercy se révèle fructueuse.

  On y observe la continuité de la vie malgré les transformations du mode de mécanisation générale des travaux de la terre, des transports et de la vie domestique.

 Il surgit des vestiges de très anciennes traditions, dans les façons de penser, de s'exprimer, (l'occitan), de préparer sa nourriture, de construire des maisons différentes des autres régions voisines.

Cela constitue une civilisation paysanne qui est née de la terre et dont les hommes se sont formés à son contact. C'est une civilisation relativement homogène, dans la variété des terroirs de culture créés et humanisés par la succession des générations.

Cependant, on ne peut fermer les yeux aux transformations de la vie. De toute antiquité, les campagnes ont fourni aux villes, une grande partie de leur population.(Ceux qui n'avaient pas de travail).Exemple pour ma famille: mon père et mes deux oncles). D'autres émigraient, c'est à dire ceux qui souhaitaient une ascension sociale que la ville pouvait leur permettre.

Depuis des décennies,  une progression  croissante à une évolution sociale a provoqué la désertification des campagnes.

Puis un mouvement inverse est né du fait que les citadins de souche ancienne ou des immigrés fatigués de la ville reviennent à la campagne pour des temps de repos ou pour la retraite.

Le Quercy est un petit pays de l'ancien régime qui dépendait de la vaste Guyenne. C'est l'Assemblée Constituante en 1790 qui a délimité le département du Lot.

Le nom de Quercy n'est que l'évolution linguistique  du nom de "Cadurque". En son temps, César employait ce nom pour désigner notre peuple qui était entré en rébellion contre l'envahisseur en 52, avant notre ère. Cette désignation  de la population est d'une telle particularité que l'Assemblée Constituante en 1790 en a adopté les limites traditionnelles pour créer le département.

La communauté d'une vie traditionnelle, le contact de la terre, le folklore de ce groupe humain dans sa civilisation paysanne, mais aussi sa langue et son accent qui sont une variété du dialecte occitan, différentes par des nuances des parlers voisins, permettent de pencher pour une certaine raison à la délimitation du Quercy.

L'originalité des constructions en Quercy.

Il fallait tenir compte de ce qu'on voulait abriter avant d'entreprendre une construction pour les raisons suivantes:

-La pauvreté du chef de famille oblige ce dernier à réaliser lui-même sa construction, le plus souvent avec les matériaux dont il dispose;(ça été le cas de mon grand-père qui était tombé veuf et qui a du quitter la Dordogne et venir s'installer dans le Lot où il avait construit sa petite maison adossée à une grange qu'il avait achetée.)

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Maison_de_Cieurac

 C'était la Maison faite par mon grand-père et dont j'avais fait refaire entièrement la toiture en ardoise. La toiture de la grange a été aussi resuivie par les couvreurs. En période d'inondation et surtout de crue importantes de la Dordogne, l'eau arrivait à 5 mètres de l'angle de la maison côté gauche de la photo. L'hiver, elle ne voyait pas le soleil ou très peu; elle recevait de plein fouet les vents du Nord. Mon grand-père était carrier donc, il aurait pu faire des dolmens puisqu'il découpait des blocs de rocher pour en tailler des pierres. C'est ainsi qu'il avait participer à la reconstruction du château de Cieurac, commune de Lanzac. Sa maison se trouve à environ 250 mètres du château. Le grenier qui nous servait  de chambre à mes parents et à nous (il y avait 3 lits  ancien en noyer) était éclairé par 3 fénestrous. On en voit 2 sur la photo. Ma grand-mère était cuisinière au château.

Ici, j'ouvre une parenthése pour signaler un triste constat: depuis 3 ou 4 ans j'ai observé qu'il n'y avait plus de chouettes; on ne les entend plus chanter et on n'envoie plus le soir à la tombée de la nuit. Chez nous, grace aux pesticides cet oiseau a disparu comme d'autres. Elles se plaisaient beaucoup dans les noyers car sous ces arbres, elles pouvaient voire les mulots qui venaient manger les noix et de ce faite, elles trouvaient une nourriture abondante. Oui, la nature se dépeuple, c'est ce que j'ai pu constater tout au long de mes parcours.

. Autrefois,le cultivateur, qui exploitait, était désigné sous le nom de " pagès ". Ce dernier devait protéger son matériel de culture, d'artisanat, de transport;

-Il devait protéger aussi ses animaux de travail, ses animaux d'élevage et surtout ses récoltes.

Donc sa maison avait double emploi; elle devait le satisfaire comme outil de travail surtout et d'habitation pour sa famille.

La construction dépendait de la nature des matériaux utilisables, des particularité du sol,  de la disposition du parcellaire disponible, des désirs particuliers de l'habitant.Toutes ces considérations entraînent une diversification dans l'aspect ce qui évite une triste uniformité sans toutefois sortir de la disposition générale traditionnelle. C'est ainsi que chaque maison manifeste la personnalité de la famille. Parfois, elles sont très visibles lors de modifications apportées par les générations successives.

En Quercy, le sol est calcaire dans sa plus grande étendue. Il présente malgré tout, de grandes variétés. Du fait des causses à brebis (sécheresse), des hautes terres primaires de la Chataîgneraie (humidité-Nord-est, près du Cantal) et fertilité des vallées alluviales, les matériaux utilisés différent plus ou moins, d'une région à l'autre.

Quelques photos sur L'HABITAT.

Habitat_en_Quercy_1

Habitat_2_en_QuercyIMG

Habitat_3_en_Quercy

Habitat_1_en_Quercy_0004

Habitat_5_en_Quercy

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Maisons avec pigeonnier.

Des_b_timents

Ferme_et_pigeonnier

 

Un four à pain.

Un_pigeonnier_0001

Une_entr_e_de_ferme

Ces constructions dépendaient de la grandeur et de la richesse des exploitations de l'époque, des possibilité de leur extension et si  les propriétaires pouvaient acquérir les propriétés voisines ou des terres attenantes aux leurs. Cela leur permettait d'accroître leurs revenus en bêtes et en céréales et de moderniser leurs outils de travail.

J'ai bien connu des métayers qui allaient labourer les terres du propriétaire et faucher les prés, avec les boeufs. Je me souviens qu'une fois j'avais été les aider à rentrer le fourrage et un orage violent arriva avec de la grêle. Un des métayers détela les boeufs, il les amena dans une grange voisine du champ, pour les mettre à l'abri, et nous autres, nous nous sommes glissés sous la remorque de fourrage. Quand il fauchait avec les boeufs, je me rappelle qu'il venait me chercher pendant mes vacances pour passer devant les bêtes avec un bâton pour repérer les nids de guêpes dans le sol afin que les boeufs ne s'affolent pas et de les arrêter avant ces nids. C'était une époque ou jeunes et adultes vivaient avec les personnes âgées en bonne intelligence et avec beaucoup d'amour. On prenait le temps de vivre sans télé, sans radio souvent ce qui permettait d'être témoin de merveilleuses veillées le soir et surtout l'hiver au" cantou." C'était un plaisir d'écouter raconter les histoires qui étaient parfois très anciennes et en patois, ça leur ajoutait du charme.....!

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Village de CORN.Maison actuelle type du Quercy.

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Un autre type de maison à l'entrée de Corn. (Canton de Livernon).

 

 

LA VIE PAYSANNE EN QUERCY: ses traditions.

Lorsque des solutions originales s'imposaient pour la construction, les habitants savaient les résoudre.

On choisissait pour s'installer chez soi, d'abord, la place traditionnelle du foyer, de l'entrée, des ouvertures, des meubles et des objets ménagers qui étaient de première nécessité.

Depuis l'antiquité, la salle du foyer, appelée en pays occitans "oustal", est la salle principale d'une maison paysanne.

Le premier gros mur construit pour cette maison appartient à "l'oustal". Partant du sol, ce mur s'élève en mur de refend, puis en gros mur. Il atteint le faîte en une massive souche de cheminée caractérisée par un orifice qui se rétrécis légèrement. Le foyer à  à feu ouvert sert d'avantage à faire la cuisine qu'à se chauffer; il porte, à ce niveau, le nom de "contre-coeur". Ce dernier est protégé par une plaque en fonte appelée "taque".

Caractéristique du foyer:

Ce dernier, appelé âtre, est limité de chaque côté par un mur assez éloigné de façon à laisser la place latérale pour y mettre des coffres en bois qui sont fermés par un abattant ce qui permet de s'y asseoir. Étant donné que l'endroit est très sec, on y mettait le sel, c'était la "saunière".

Lou "carmal" était une chaîne de fer fixée au mur. Elle soutient l'arceau de la marmite par un étrier, cette dernière soutenue, en outre, par un trépied appelé "l'ondrillère". A ce sujet, il y avait une superstition commune qui consistait à projeter vers le haut du foyer la chaîne, lorsque l'on entendait les bruits d'un orage.

Les chenets dénommés "trofouyés" reposaient perpendiculairement au mur. Les barres verticales en avant des chenets ont une hauteur de 70 à 80centimètres; elles se terminent par des coupelles pour le sel et les épices. Il y avait même sur les montants, des crochets orientables qui permettaient de poser la broche à rôtir la viande. Cette broche était actionnée par un tourne-broche à énergie mécanique.

Les chenets très élevés portent le nom de "landiers" ou de " hatiers". Lance brûlante de la marmite était accrochée, pour éviter de se brûler, par une poignée métallique appelée "servante". Il y a d'autres articles tes que le pique-feu, les pincettes, le soufflet "buffetou" et, pour le même usage, le "canon", qui était un simple tube de métal  qui permet de souffler directement sur la braise pour en exciter la flamme.

Le foyer avait pour seul éclairage le "calel"; c'est une réplique, dans notre Quercy, de la lampe à huile des Romains. Celui-ci , qui est en cuivre, s'accroche par une tige de fer qui soutient deux récipients superposés. Le récipient du haut à cinq becs d'où émergent les mèches de chanvre qui trempent dans l'huile de noix. Quand à celui du bas, qui est circulaire, il ne sert que pour recueillir l'huile de suintement. C'était un pauvre éclairage qu'il fallait rapprocher de l'objet à éclairer. Il fallait, alors, le monter sur un long bras mobile tournant autour d'un gond fixé au mur.

 

Un calel. 

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Il existe plusieurs formes de "calel" en cuivre.

Contre la cheminée, le "cantou", il y avait aussi accrochée la romaine, " roumaino", pour peser; son contre-poids "ploumbel" se déplaçait sur sa tige graduée.

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La Romaine. On peut peser jusqu'à 5 kg.

 

Le paysan fabriquait lui même un râtelier en bois qu'il suspendait aux solives qui portait entre ses barreaux, les tourtes de pain cuites toutes les semaines, à la maison ou dans le four banal. Il accrochait aussi au râtelier deux paniers pour les fromages ou la charcuterie.

"Lo Couade".

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Cette "couade" était la plus utilisée dans le hameau de Cieurac; la nôtre était ainsi faite en fer blanc. Elle finissait par rouiller après plusieurs années d'utilisation.

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Nous avons ici trois sortes de "couades".

 Dans la maison de mes grands-parents, il y avait une petite cuisine en entrant et à gauche, une fenêtre. Sous cette fenêtre se trouvait un petit évier en ciment, qui se composait de son bac d'écoulement qui traversait le mur de la maison et de chaque côté de ce dernier se situait une petite margelle pour y poser un seau d'eau. Il falait au moins deux fois par jour aller au puis ou à une citerne, chercher de l'eau avec nos deux seaux. Pour prendre cette eau nous le faisions à l'aide de ce godet ou "couade" que nous posions après l'avois rempli, sur le rebord du seau pour pouvoir se laver les mains; pour boire nous buvions au godet.

J'ai trouvé à acheter ces trois godets dans les vides greniers. 

 

L'ATRE.

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Une marmite en fonte dans l'âtre.

PHOTOS DU QUERCY_0001

Faire cuir ses chataignes au Cantou.

Une cuisine en Quercy et son cantou.

Le CHABROL EN QUERCY_0003

Une salière au "cantou" qui sert aussi de chaise.

Brodeuses et VG PUYBRUN 008

 

Lou "GRUGO" cruche légère pour porter sur la tête. (Ma grand-mère portait ainsi une grande bassine de linge qu'elle allait laver à la Dordogne).

Lou_GRUGO

L' "OULE" en terre cuite.

L_OULE

 Quand aux recettes, chaque  oustal avait la sienne. Le principe, c'était d'y penser toute l'année du fait qu'on produit ce que l'on va consommer. On n'achetait guère et on ne vendait que le surplus. Tout était prévu pour les menus quotidien, pour les repas de fête de famille, pour les grands travaux, sachant les préparer, chacun à sa façon. La tradition, c'était d'observer ce qu'on a vu faire et ce que l'on fera à sa façon; il n'y avait n'y d'écrit, ni d'orale.

Pour les viandes, c'était du cochon "lou tessou" et les volailles. Il y avait certe, parfois du gibier ou du poisson de la rivière surtout pour les habitants riverains.

Ces viandes, venant des bêtes élevées à la ferme, avaient la forme voulue par les propriétaires; ces derniers prenaient en compte la viande elle-même mais aussi la graisse. Notre Quercy qui n'avait pas d'élevage, n'avait pas de beurre; les graisses étaient donc nécessaires pour la cuisine et pour les conserves.

Chez nous le cochon avait une nourriture équilibrée avec les produits de la ferme jusqu'au eaux grasses de la cuisine, bien entendu, s' il n'y avait ni savon, ni détergents. Vers la fin de l'année, lorsque la carcasse du cochon était bien faite, on décidait d'abattre la bête à la bonne lune. La veille, il était mis à la diète. C'était la mort par saignée lente. Tout le sang était alors récolté pour que la viande soit blanche et que rien ne se perde pour faire les "gogues", c'est à dire, les boudins.

On passé ensuite à la préparation de la viande; c'était une journée de fête pour la famille. J'ai encore le souvenir de ces fêtes auxquelles j'ai participé pour aider mes parents.

Si la volaille courante était abattue toutes les périodes de l'année, par contre la volaille noble, c'est à dire, la dinde, l'oie ou le canard, n'était qu'abattue que vers Pâques ou en fin d'année.

Le gavage de l'oie ou du canard se faisait sur une période de cinq semaines et deux fois par jour. La bête est prise pendant cinq minutes, afin de pousser chaque fois dans son gosier environ 750 grammes de maïs cru ou ébouillanté, à l'aide d'un entonnoir (l"emboucadou"). Cette opération consiste pour la fermière à être pleine de douceurs, de gestes, afin d'amadouerla bête et faire descendre ce plat alimentaire jusque dans son jabot. C'est autre chose que ces bêtes d'élevage industriel qui sont parquées sur quelques centimètres de surface, sans pouvoir bouger, éclairées en permanence et nourries scientifiquement, sans liberté de choisir, afin d'obtenir un produit rentable au producteur et au goût sophistiqué pour le consommateur.

Pour celui qui a du palais comme on dit et bien je peux vous assurer que ce soit le boeuf, que ce soit le cochon, la viande d'aujourd'hui n'a rien à voire avec la viande d'autrefois.  Ces viandes possédaient une saveur qui a complètement disparue de nos jours.

                                                           Un "EMBOUCADOU".

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C'est l'entonnoir dont ma mère se servait pour gaver les oies avec, à l'époque, du bon mais. C'était un délice de manger cette viande.

  L'abbatage de ces dernières demande autant de soins et de préparation que pour le cochon. C'est par saignée qu'elles sont sacrifiées ce qui permet de recueillir le sang pour faire la "sanguette". Cette dernière était passée à la poêle avec des oignons. Mes parents étaient friands de ce plat. La chaire de l'oie ainsi obtenue est bien meilleur, bien plus fine et plus odorante que celle du canard. Quand au foi de l'oie, il est plus noble et plus savoureux que celui du canard. Il se déguste autrement....

La Gaveuse d'oies.

La_Gaveuse_d_oies 

Le Patois.

Le vocabulaire,qui est exceptionnellement riche en Quercy, provient du savoir qu'ils ont à créer des mots pour désigner un rien qu'ils veulent exprimer. Ils patoisent les mots français mais aussi étrangers pour désigner un objet, voire une notion qui n'existe pas dans leur vie paysanne.

Le patois diffère selon que l'on se trouve dans la vallée de la Dordogne ou du Lot, mais aussi parfois d'un canton à l'autre. Exemple à Souillac on dit pour la chèvre:" lo Crabe", et à Cressensac (situé à 15 km de Souillac), on dit :" Lo Chabre". On prononce ici les "ch".

On observe que cette langue analytique possède d'infinies nuances. Elle permet ainsi de désigner toutes les variétés de terres selon leur nature, leur consistance et leur fertilité. Elle n'a pas de synonymes. Que se soit pour les animaux ou pour les humains, tout est individualisé.

D'où il est nécessaire de définir la personnalité de chacun. Si le nom de famille est bon pour l'Etat-Civil, qu'on appelle nom de lettre, il est donné individuellement un surnom en rapport avec, soit le caractère moral de la personne, soit son aspect physique, soit sa tenue ou bien ses occupations habituelles.

Quelques citations: un " Exbrayat", c'était un débraillé. (Quand j'étais gosse, ma mère qui me voyait la chemise grande ouverte alors qu'il faisait froid me disait :"- T'es tout d "exbrayat", tu vas attraper du mal!"

"Lou Terraillou" était un terrassier.

"Lo piote"  , c'était une femme dont l'attitude rappelait celle d'une "dinde gloussante".

'Lou Cussou", c'était un homme petit. Ils le comparaient  aux petits insectes du vieux bois détruit par le xylophène.

"Lou ressegaïre" était le scieur de long.

Certains recevaient des noms d'oiseaux ou d'animaux: lou perdrigal -la perdrix, lou raynal, le renard, l'agasso la pie, parfois l'ogasse.

Une recherche:

Le "Tambourinaïre".

Le_Tambourg

Je devais avoir 8-9 ans quand, étant en vacances à Cieurac, commune de Lanzac, j'ai entendu ce tambour qui donnait de toutes ses forces appelant les habitants du hameau à venir écouter le "tambourinaïre" déclarait un avis du maire. Du faite qu'il était le garde-champêtre de la commune, il portait oralement les informations aux habitants. Ces derniers devaient en tenir compte.

Celui que j'ai connu était d'un comique formidable; sa présence, sa prestance, ses paroles dites d'une voix formidable en patois, ses blagues qu'il ajoutait avec finesse  étaient un vrai régal de spectacle. Les gens en redemandaient. Il aurait fait un très bon comique de télé aujourd'hui.

Beaucoup de surnoms ont fourni l'origine des noms de famille, d'autres ont trouvé leur origine par les lieux où se trouvaient les ancêtres: Delcombe de la vallée, Delpech, celui qui habitait la hauteur, Delmouli, du moulin; Delprat, du pré, Delfarge, du hêtre.

Pour les veillées, il y avaient des orateurs familiaux qui effectuaient un folklore universel avec des contes fantastiques mais aussi fantaisistes.Oui, les ancêtres connaissaient des quantités de contes et de légendes. A cette époque, à la campagne, dans presque toutes les familles, à la veillée, le soir, il se racontait des histoires venues des temps lointains. Bien entendu, on en  ignorait l'origine précise. Ces contes et légendes constituaient les traditions populaires, car elles produisaient une importance dans la vie quotidienne que l'on ne peut pas s'imaginer aujourd'hui.  Ils étaient interprétés librement selon le goût du pays. Il y avait également des chansons qui étaient bien connues de tous.

La chasse était la distraction préférée, mais il y avait aussi le braconnage.Le plaisir c'était plutôt de se trouver des dispositifs de prises que le gibier en lui-même. L'autre plaisir s'était de déjouer les gendarmes. A ce sujet je me rappelle d'une histoire que mes parents m'ont raconté, qui s'est passée quand ils étaient jeunes.

Au Roc, vivait un jeune homme, une sorte de colosse, qui chantait tout le temps. En Effet quand il arrivait aux abords d'un hameau ou d'un village, les habitants disaient: "-Tien voilà "Alèche", en patois."

Un jour qu'il labourait sa terre avec son âne, ce dernier se planta et ne voulu plus avancer; alors, il se mit en colère, car malgré ses commandements, l'âne ne bougeait toujours pas, il lui donna un coup de point sur la tête et il le tua.

Ce jeune homme, qui était chasseur, pêcheur, mais aussi braconnier, était surveillé par les gendarmes qui en ce temps la se déplaçaient à cheval. Un jour il fût arrêté par ses derniers qui l'avaient attaché mais en traversant un bois, notre homme eut une envie pressante de faire ses besoins. Les gendarmes le détachèrent et une fois libre, ce dernier pris la" poudre d'escampète".

Tous les jours, les gendarmes revenaient au Roc pour essayer de retrouver et de prendre cet homme, qui leur avait joué un tour, mais dès qu'ils arrivaient , les gens se mettaient à crier en patois :-" Ol Loup !Ol loup"(aux loups).

"Alèche" était de ce fait prévenu. C'est ainsi qu'une fois qu'il honorait une dame, il sauta par la fenêtre de chez elle et courue à travers les terres, puis traversa la Dordogne à la nage. Il alla se réfugier au village de Cazoulès en Dordogne.

Je crois me souvenir qu'il est décédé à la suite d'une bagarre, dans une fête votive à Lanzac, où il aurait reçu un mauvais coup de couteau par un individu jaloux de ses conquêtes, car il était bel homme.

Il paraît qu'hiver comme été, il se déplaçait toujours "débrayé"; il n'avait jamais froid.

Les Fêtes votives en Quercy.

Autrefois, elles étaient fixées le jour du saint de la paroisse. Elles commençaient par une aubade dans les principales maisons avec la remise d'un bouquet. Jadis, cela se faisait au moyen de charrettes tractées par des animaux; de nos jours, les aubades se font en voitures découvertes. J'ai connu une époque où cela se faisait avec un tracteur et une remorque sur laquelle s'étaient installés les musiciens; le conducteur arrêtait son tracteur à chaque maison. Les musiciens demandaient à chaque habitant des maisons, la musique qu'il voulait qu'on lui joue moyennant un petit don pour se plaisir.

Les fêtes votives permettaient aux familles de rassembler tous les membres si possible, enfants, petits enfants, cousins ect, et quelquefois, les voisins mêmes.

Les Foires et les Marchés autrefois.

Les foires, qui étaient un élément de vie traditionnelle, permettaient d'acquérir des bêtes à élever, (oies, dindes, porcs), mais aussi de les revendre une fois élevées. Il s'y faisait également des échanges de bêtes de travail. C'était le cas à Caminel (le Centre du Monde), lieu dit de la commune de Fajoles dans le canton de Payrac. A cette époque, la foire aux boeufs se tenait autour d'une seule maison et c'était le 2 août. De nos jours cette foire est devenue une foire ou marché pour touristes.Elle a lieu chaque année, le 11 août.

A ces foires et marchés, on y allait à pied, à cheval ou en véhicules selon ce qu'on avait, car c'était un lieu de rencontre. Je me rappelle que gosse on y rencontrait des parents éloignés qu' on ne  voyait qu' à cette occasion.

Bien des communes ou villes possèdent leur marché hebdomadaire ce qui permettait aux paysans du voisinage d'apportaient leurs produits pour la vente.

Les villages vivaient beaucoup sur eux-mêmes Je me rappelle aussi de ces échanges entre voisins. J'avais 14 ans lorsque ma maman m'avait envoyé chez une voisine pour lui demander si elle ne pouvait pas nous prêter sa bouteille d'huile pour finir de faire cuire une friture de poisson de la Dordogne. Une fois la friture faite, je ramenais la bouteille d'huile à sa propriétaire. On ne prenait que juste ce qu'il fallait. Une autre fois s'était l'inverse; c'était la voisine qui venait demander quelques morceaux de sucre, car elle avait du monde pour boire le café et il lui manquait du sucre. Au moment de soutirer le vin, après les vendanges, il était de tradition de porter une bouteille de vin nouveau aux voisins et de comparer leurs vendanges en même temps; celui-ci est plus fruité que l'autre; il a un un plus d'alcool. Parfois on demandait au voisin de venir au moment de soutirer le vin de la vendange et d'apporter sa propre bouteille . Il y avait alors un casse-croûte et dégustation du vin.

C'était une période de convivialité extraordinaire. On prenait le temps de parler, on se voyait tous les jours. Il y avait une entraide formidable. C'était une époque où on n'était pas envieux; on se contentait de se qu'on avait; on vivait heureux. Il est vrai que chaque jour on se donnait beaucoup d'activité d'abord parce qu'il fallait marché beaucoup, ensuite les travaux étaient presque tous manuels. On ne voyait pas tous ces gens  courir sur le bord des routes comme on le constate aujourd'hui. Quand un paysan sarclait ses betteraves du matin jusqu'au soir, il n'avait pas, ni l'envie, ni l'utilité, d'aller faire son" joguin" après son boulot.

C'était une époque du "vivre intelligemment".

 C'était aussi une époque où on entendait beaucoup parler le Patois; il y a des mots des expressions dites en patois qui sont extraordinaires, qui, dites par certaines personnes de l'époque, vous dégagez une sorte de parfum du terroir merveilleux; on le humait pour garder dans sa mémoire se souvenir d'un tel, ou d'un tel, afin de se remémorer tout ce bout de passage de ce moment de vie. Aujourd'hui, l'été, on entend que" baragouiner" l'Anglais ou le Hollandais; c'est déconcertant.

Des photos d'enfance.

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Les foins.

Les_labours

Les labours.

Les_lavandi_res

Les Laveuses.

 J'ai bien connu des laveuses qui venaient au lavoir de ma tante, à la Borrèze, ce ruisseau qui traverse Souillac, pour laver les draps des Hôtels de Souillac, particulièrement ceux de l'Hôtel des Ambassadeurs. J'ai connu aussi, d'autres laveuses qui  lavaient les draps dans la Dordogne, même en hiver.

Au printemps ou en début d'été, c'était les grandes lessives; les gens du Causse portaient avec leurs charrettes tirées par leurs animaux,( le cheval, les boeufs), tout leur linge et draps à laver à la Dordogne; ils y passaient la journée.

Ici on voit une brouette de laveuses d'autrefois; le fond est centré pour y déposer le linge. Parterre, on peut observer un passe-partout pour scier les arbres. Je me rappelle en avoir utilisé avec mon père, un de mes frères pour couper des gros ormes (hormeaux) qui, à l'intérieur , étaient remplis de nids de frelons de chez nous. Quand ces arbres ont penché pour tomber, nous avons courus de toutes nos jambes pour éviter ces distributeurs de piqûres gratuites. Les arbres une fois au sol, c'est une nuée de ces insectes qui ont envahi tout un pré; nous sommes partis et avons attendu huit jours avant de tronçonner ces arbres au passe-partout. Un gros morceau alimenté un feu de cheminé pendant une journée.

Une brouette de lavandière

Vides greniers25

Un banc des Laveuses.

Celui-ci avait été acheté par mes parents avant qu'ils ne quittent notre maison de Cieurac qui ne possédait pas d'eau courante. Donc, partant habiter à Souillac, ce banc neuf, n'a jamais servi.

 

BANC des LAVENDIERES 002

LE MOINE.

 Dans le temps à quoi servait "Le Moine"? Cet instrument servait dans le temps à chauffer  l'intérieur d'unlit. Je me rappel quand nous arrivions de Paris, surtout à la Noël, la petite maison de Cieurac était très humide, à l'époque, l'isolation n'existait pas, alors, ma mère allumait vite la cuisinière à bois et charbon, mais au départ, elle ne mettait que du bois, du bois de chêne qui donnait beaucoup de braise et à l'aide de ce petit récipient, elle y mettait cette braise pour chauffer l'intérieur du lit afin d'y chasser l'humidité et le rendre agréable pour la nuit.. Cet ustensil permettait de soulever l'intérieur des draps et de les réchauffer.

En 1953, ma mère s'en servait encore en faisant attention de bien tenir l'ensemble droit pour éviter de mettre le feu au lit mais je peux vous dire que c'était très agréable de se mettre au lit dans cette chaleur alors que souvent la chambre était humide et glaciale, la fumée nous sortait par le nez avec notre respiration. Au bout d'une demi-heure ma mère sortait le moine du lit, c'était suffisant. C'est ainsi qu'à la campagne dans le temps nous vivions nos vacances de noël et nous étions heureux de quitter Paris pour quelques jours de détente en Quercy.

Voici le Moine de mes parents! Un souvenir de jeunesse heureuse!

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Une charrette.

 

Les Fileuses en Quercy.

Les_Fileuses

 

Un lavage de Truffes en Quercy.

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Un couple de chercheurs de truffes: des caveurs.

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Un ancien marché aux moutons.

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Surtout ne pas oublier le "chabrol" tradition qui se perd. Il faut dire qu' à cette époque les "coca-cola et autres boissons à base de jus de fruits, n'existaient pas et le petit vin du paysan de ces temps là était beaucoup plus saint. Les vignes ne connaissaient pas les pesticides et les sulfatages à poison. Le vin faisait 7 degrés, 8, maximum 9 degrés. Je me rappelle petit, avoir bu du vin de la vigne de mon grand-père qui était clair; il avait un arôme parfumé d'oû il ressortait vraiment, quand on le buvait, le goût du raisin qui n'était pas trafiqué, ni pour augmenter son alcool, ni pour le conserver. C'était tout simplement la nature avec la main de l'homme, sans plus. Quand il faisait chaud, nous faisions le chabrol avec du vin dans le bouillon de la soupe ,coupé avec de l'eau fraîche d'un puit, pour nous désaltérer quand on revenait des champs; c'était bien meilleurs que toutes ces boissons industrielles d'aujourd'hui avec leurs conservateurs.

Le chabrol à nouveau

Le CHABROL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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J
Bonjour,<br /> <br /> Votre site est très intéressant et précieux.<br /> <br /> Moi même originaire par ma famille maternelle des régions de Luzech et Cras dans le Lot, je retrouve dans vos documents beaucoup de choses que j'ai moi aussi vu ou vécu.<br /> <br /> Bravo !<br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> Jean Luc MONTANT-FARGUES
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A
Très intéressant, vraiment. Merci. Auriez-vous, dans vos documents ou/et vos souvenirs, des choses à raconter et/ou à montrer sur les charrettes à main, qui pouvaient servir à porter le bois ou autre? Cela m’intéresserait beaucoup.
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