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PARCOURIR MON QUERCY
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  • Le Quercy avec sa rivière la Dordogne, est une des plus belles régions de France. J'exprime ici, ses diverses originalités , par sa beauté, son charme, ses nombreux sites classés et son tourisme. Il faut que je vous avoue que ma famille habite le Haut
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19 août 2010

Une année fructueuse.

 

                         Les Barbeaux.

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Un barbeau prêt à cuire.

1957 fut une année fructueuse en poisson, surtout les barbeaux. Avec mon père et Armand, le Passeur du bac de Cieurac nous nous sommes donnés à la pêche aux barbeaux d'une façon sportive. Il faut dire qu'Armand à cette époque n'était pas rémunéré pour passer les gens d'une rive à l'autre. Il ne percevait que ce que les gens voulaient bien lui donner et l'hiver c'était peu. Il y avait 4 ou 5 personnes par jour, qui passaient l'eau; elles lui donnaient 20 centimes. Donc, par solidarité et par amitié aussi, mon père avait décidé de l'aider à attraper du poisson pour qu'il puisse le vendre pour pouvoir entretenir sa famille, son fils qui allait à l'école. Avec la licence professionnelle, ils avaient le droit de vendre leurs pêches.

Donc de juin à septembre 1957 nous posions des cordes. Chaque corde contenait 32 hameçons n°3 attaché après un "bétil " en nylon de couleur marron de 20 à 25 cm de long . Ces bétils étaient fixés à une corde dont vous pouvez devinez la longueur puisque chaque bétil mesurait 20 ou 25cm et qu'il fallait laisser un ou deux centimètres d'espace entre chacun d'eux pour pas qu'ils s'accrochent entre eux et en tenant compte de l'appât. Chaque corde et ses hameçons étaient placés sur le rebord du bateau de tel façon que la corde était à l'intérieur de la barque et les hameçons reposaient sur le bord extérieur de la barque sans qu'ils puissent toucher l'eau afin d'y mettre les appâts. Chaque corde était attachée avec des cailloux; un gros côté terre, un moins gros côté large et tous les 5 hameçons un petit cailloux de façon à empêcher que la corde flotte en son milieu. Il faut qu'elle reste bien au fond de l'eau surtout dans les courants.

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La Dordogne sous le pont de l'autoroute A20. En 2008 j'y ai sorti 45 barbeaux ,2 truites et 6 perches.

Vous n'imaginez pas la préparation de ce travail:

L'été, les barbeaux s'attrapaient avec des bobes, c'est à dire des bêtes que l'on trouve sous les cailloux au bord de l'eau mais surtout dans les courants. Nous posions de 25 à 30 cordes sur les 2 rebords du bateau, il fallait donc serrer les hameçons pour les mettre tous. Pour ramasser ces bobes, nous avions fait faire une épuisette de presque un mètre de diamètre à laquelle était attaché un sac de toile de 1 mètre 50 de profondeur. Cette épuisette spéciale était emboîtée dans un manche en bois de 5 à 6 cm de diamètre et de 2 mètres de long. Pour gratter les cailloux dans le courant nous avions un "bigot" à 3 dents.  Armand avec son bigot soulevait ou grattait les cailloux selon leur grosseur et moi ou mon père on tenait en dessous l'épuisette appelée "raspe" parce qu'elle devait reposait dans le courant au fond de l'eau et à 50 centimètres devant le bigot, le courant entraînant les bobes dans le sac. Pour que le sac reste ouvert, le cercle de l'épuisette était du côté ou il repose dans l'eau de 4 à 5 cm de largeur et de cinq millimètres d'épaisseur sur lequel était soudée une autre barre de fer en demi-cercle pour maintenir le sac ouvert. On relevait cette" raspe" tous les quart d'heure environ, souvent avec des cailloux de dans. On la posait au bord de l'eau et la, on ramassait les bobes pour les mettre dans un récipient avec de l'eau afin de les conserver pour les accrocher aux hameçons. Selon juillet ou août, il fallait bien une à deux heures pour avoir la quantité nécessaire pour les hameçons. Ensuite, il fallait autant de temps pour mettre tous les appâts . Il fallait encore autant de temps pour mettre ces cordes à l'eau. On partait d'en face le Château de Cieurac pour poser la dernière corde au Pas du Raysse, car il fallait les espacer et suivant le courant, le bateau descendait vite.

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Dans ce courant de la Dordogne, une année, j'ai sorti une truite de 1 kilo,750 g.; je lui ai fait traverser tout le courant puis je l'ai ramené au bord et à mes pieds pour pouvoir la décrocher de l'hameçon simple n°5 forgé et cela sans épuisette.

Donc tous les jours de juin au début septembre, nous avons pêcher ainsi. Nous commencions notre travail vers 15 heures et il s'achevait, retour à la maison, vers 22 heures où nous soupions. Nous allions aussitôt au lit car le lendemain matin il fallait se lever à 4 heures et demie pour aller relever les cordes en commençant par la dernière qui était au Pas du Raysse et il fallait faire en remontant en relevant chaque corde et ramener ainsi le bateau devant la porte du Passeur, c'est à dire au bac de Cieurac. Le matin depuis 4heures et demie, nous terminions notre travail, c'est à dire, de ranger le poissons dans des "voutes" ou viviers et de replier chaque corde avec ses hameçons, il était 9 heures 30, dix heures. Dans cette période nous avions attrapé une tonne de barbeaux et ça ne se connaissait pas puisque qu'on les voyait partout et que les pêcheurs à la ligne en attrapaient autant qu'ils voulaient. Il y avait du poisson à cette époque. Je précise que lorsque l'on met les cordes à l'eau, il faut se tenir debout dans la barque, savoir tenir son équilibre et faire sauter les hameçons et mettre chaque pierre dans l'eau sachant que chaque hameçon ou presque vous passe entre les doigts mais il en est de même quand on relève les cordes qui en outre, ont du poisson après, qu'il faut décrocher une fois dans le bateau en faisant attention de ne pas trop mélanger les cordes sans ça on perd beaucoup plus de temps pour les replier  après la pêche. Il arrivait quelquefois que les hameçons vous passez entre les doigts assez vite du fait que l'eau dans le courant les entraînait, parfois, ils s'accrochaient entre eux et il fallait vite les décrocher, parfois il y en avait un qui se plantait dans la main et il fallait vite l'enlever et le laisser filer avec les autres sans s'occuper de la douleur ou du sang qui coulait de la main, la Dordogne avait vite fait de nous cicatriser la plaie et de nous calmer la main. Le travail fini, on ne sentait plus rien. Ca arrivait aussi qu'en levant une corde, un gros barbeau tirait fort et lorsque qu'un hameçon se plantait dans notre main celui-ci qui était encore dans l'eau tirait pour essayer de se sauver et de ce fait l'hameçon qui était avant et qui était dans votre main se plantait d'avantage et la aussi il fallait s'occuper de la corde tout en enlevant l'hameçon de la main. Il fallait vite relever la corde car dans le courant celui qui menait la barque ramait de feçon à ce que celle-ci ne descende pas trop  car après, il fallait remonter le courant.

C'était du sport et du plaisir aussi de voir tous ses poissons. Je n'ai jamais mangé autant de poissons de ma vie. Midi et soir, c'était un régal. La femme d'Armand nous faisait de temps en temps la mique avec des gros barbeaux,  à la sauce au vin, du vin de propriétaire, c'était délicieux. Maintenant les jeunes n'aiment pas le poisson de rivière à cause des arêtes. Tu parles! Quand j'avais 14 ans je mangeais les vandoises  (ou les acés) ou les chevesnes (cabots) comme un bif, sans m'occuper des arêtes et on mangeait les têtes des poissons même des barbeaux. Jamais j'ai eu de problème avec les arêtes de poisson quel qu'il soit. Maintenant il n'y a plus de poisson et si il en reste, c'est qu'il résiste aux pesticides qu'il avale.

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